LA PHOTO DU JOUR
19 FÉVRIER 2017
1816 est l'année des premières recherches
« héliographiques », menées conjointement à celles du
pyréolophore. Fin 1817, son frère Claude part en Angleterre tenter de
vendre leur moteur et continuer ses propres travaux sur le
« mouvement perpétuel ». La correspondance des deux frères
durant les onze années suivantes sera un véritable almanach de
l'avancement des recherches et des premiers succès photographiques. En
1824, enfin, Nicéphore peut écrire à son frère : « La
réussite est complète ».
D'après la lettre à son frère Claude, datée du 5 mai 1816, il semble que ce soit à cette date que Nicéphore Niépce obtient un premier résultat significatif : une vue depuis sa fenêtre. Il s’agit d’un négatif que Niépce ne parvient pas à fixer. Après son développement, le papier continue de se noircir. Il appelle cette image rétine : « je plaçai l'appareil dans la chambre où je travaille ; en face de la volière, les croisées ouvertes ; je fis l'expérience d'après le procédé que tu connais, mon cher ami et, je vis sur le papier blanc toute la partie de la volière qui pouvait être aperçue de la fenêtre et une légère image des croisées qui se trouvaient moins éclairées que les objets extérieurs. »
En 1827, Niépce réalise la photographie intitulée le Point de vue du Gras, prise depuis la fenêtre de sa maison de Saint-Loup-de-Varennes, près de Chalon-sur-Saône. Il utilise pour cela une plaque d’étain et du bitume de Judée, provenant de l'asphalte des mines de Seyssel (Ain). Après avoir reconstitué le procédé dans les années 1990 et, en s'appuyant sur les témoignages d'époque, J.-L. Marignier a estimé que le temps de pose avait dû être de plusieurs jours.