LA PHOTO DU JOUR
8 FÉVRIER 2017
L'immortel amant d'Héloïse mourut le 21 avril 1142 au prieuré de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône. Philosophe et théologien né au Pallet, près de Nantes, Abélard a laissé de nombreux écrits, parmi lesquels Theologia summi boni, et Dialogus inter philosophum, judaeum et christianum, sa dernière œuvre, écrite à l'abbaye de Cluny. Abélard épousa Héloïse, nièce du chanoine de Paris, Fulbert, en eut un fils (Astrolabe), mais, refusant de rendre son mariage public, il fut émasculé par des gens à la solde de Fulbert (1118). Tous deux entrèrent alors en religion (1119). Abélard a fait le récit de sa vie passionnée dans l'Historia calamitatum (Histoire de mes malheurs) et elle apparait dans sa célèbre correspondance, peut-être en partie apocryphe, avec Héloïse. Les tribulations d'Abélard ne cessèrent pas avec son décès : enterré au prieuré Saint-Marcel, son corps fut transféré à l'ermitage du Paraclet près de Troyes, où Héloïse le rejoignit 23 ans plus tard dans le même tombeau (1164). En 1497, leurs ossements furent séparés par une prude abbesse, puis à nouveau réunis en 1779. A la Révolution, leurs corps, séparés par une lame de plomb, furent déplacés dans l'église de Nogent-sur-Seine, puis ramenés (avec leur monument funéraire) à Paris par Lenoir, pour son musée des Monuments français. En 1815, ils passent dans l'église St-Germain-des-Prés, avant de terminer leur errance au cimetière parisien du Père-Lachaise (1817), enfin réunis, comme l'indique l'épitaphe, "par l'étude, par l'esprit, par l'amour, par des nœuds infortunés et par le repentir"...