LA PHOTO DU JOUR
23 FÉVRIER
2017

La Saône et Loire a vu naître maints personnages célèbres ou inconnus qui ont joué un rôle important dans notre pays... ou ailleurs.

Nous allons faire un petit tour dans notre histoire locale et faire revivre le temps d'une photo du jour ces bourguignons.


BERNARD THEVENET    (1948)



Bernard Thévenet est né dans une famille d'agriculteurs en Saône-et-Loire dans la région Bourgogne et a vécu dans un hameau appelé Le Guidon. C'est là qu'en 1961 il voit passer pour la première fois le Tour de France, lors de l'étape Nevers-Lyon. Thévenet est alors un enfant de chœur de l'église. Il raconte que « Le prêtre avait avancé l'heure de la messe pour que nous puissions regarder les coureurs passer ».

Dès l'âge de six ans, il se rend à l'école avec le vélo de sa sœur. Il obtient son propre vélo un an plus tard et roule environ dix kilomètres par jour autour de son village. Son premier vélo d'adulte, qui n'est pas encore un vélo de compétition, il l'obtient à 14 ans pour avoir réussi ses examens scolaires. Ses parents ayant besoin de lui à la ferme, il ne pouvait vivre pleinement sa passion pour le cyclisme, ce qui n'empêchait pas ses parents de connaître les ambitions de leur fils. Thévenet participe à sa première course et ses parents ne l'apprennent que grâce au journal local. Une dispute oblige le président du club à intervenir. Il propose aux parents de venir voir leur fils lors d'une course. Ils acceptent et Bernard remporte l'épreuve.

Il devient par la suite Champion de Bourgogne en 1965 et 1966. En 1967, Mickey Weigant, le manager du club de l'ACBB de Boulogne-Billancourt, se rend à sa maison pour l'enrôler. En 1968, il court pour l'équipe amateur de Jean de Gribaldy, Cafés Ravis-Wolhauser-de Gribaldy. Il remporte le championnat de France juniors en 1968, quatre ans avant Bernard Hinault. L'année suivante, il part faire son service militaire, ayant servi au 19e RG, à Besançon.



Les débuts

Il devient professionnel avec l'équipe Peugeot-BP-Michelin en 1970, à 22 ans. Il dispute son premier Tour de France dès sa première année, en étant prévenu à la dernière minute. « Je n'étais même pas en réserve en 1970, mais, parce que deux coureurs dans l'équipe étaient tombés malades chez Peugeot, le directeur sportif m'a choisi, deux jours avant le départ. » Gaston Plaud, le directeur sportif, fait appel à un voisin dans le village parce que ni Thévenet, ni beaucoup d'autres familles ne possèdent le téléphone à cette époque. Thévenet qui était parti s'entraîner avec son ami Michel Rameau, reçoit la nouvelle par sa mère, dans la maison de Rameau. Il demande l'avis de Victor Ferrari, un ami qui a participé au Tour de France 1929. Thévenet raconte : « Il m'a alors dit c'est une chance unique, vas-y, même si peut-être, il pensait que j'allais tenir une semaine, et j'y suis allé ».

Thévenet se souvient : « Je me souviens parfaitement de mon arrivée à Limoges (lieu de départ de la première étape). J'étais inquiet et effrayé en même temps, mais plein de fierté. On m'a donné une valise neuve, sept maillots, six paires de shorts, des pulls, des chemises... Tout le monde avait un vélo flambant neuf, mais pas moi, parce que je n'étais pas sur la liste des partants de l'équipe ». Il joue un rôle d'équipier pour Roger Pingeon, mais celui-ci abandonne après une semaine. Il joue alors sa carte personnelle et remporte l'étape du 14 juillet qui se termine à la station de ski de La Mongie. Cette victoire lui donne la confiance nécessaire pour faire carrière dans le cyclisme. L'année suivante, plus régulier, il réédite sa performance en remportant la dixième étape, mais en prenant cette fois la quatrième place du classement général.

Il arrive lors du Tour 1972 avec l'expérience d'une première grande victoire sur une course par étapes : le Tour de Romandie. Durant ce Tour, il chute dans la descente du col de l'Aubisque et souffre temporairement d'amnésie. Alors qu'il est étendu sur la route en se demandant ce qu'il fait sur son vélo, il recommence petit à petit à retrouver la mémoire. En reconnaissant la voiture de son équipe, il s'écria : « Je suis sur le Tour de France ! ». Il refuse d'abandonner la course, termine l'étape, passe la nuit en observation et le lendemain reprend le départ. Quatre jours plus tard, il remporte l'étape sur le Mont Ventoux : « On a attaqué les deux premiers kilomètres à 50 à l'heure, car Ocana et Merckx faisaient la course mais on était à bloc derrière, grand plateau. Tous ceux qui rétrogradaient explosaient automatiquement. Ensuite, j'ai laissé partir et puis ça s'est calmé un peu devant. Quand j'ai vu que je remontais les voitures, j'ai un peu temporisé pour porter mon attaque décisive à 1500 mètres, personne n'a pu s'accrocher, il y avait Poulidor, Martinez, Ocana, Merckx. Dans le dernier kilomètre, j'étais vraiment heureux. »En 1973, il prend part au Tour d'Espagne. Merckx s'impose et Thévenet, vainqueur d'une étape et troisième du général, termine pour la première fois sur le podium d'un grand tour. Il remporte en juin, une étape du Critérium du Dauphiné libéré qu'il termine à la seconde place et le championnat de France au terme d'une longue échappée en solitaire. Son objectif principal reste le Tour de France. Il espère profiter de l'absence de Merckx, quadruple tenant du titre, qui s'est concentré cette année-là sur le doublé Tour d'Espagne-Tour d'Italie. Malgré ces deux victoires d'étapes, c'est l'Espagnol Luis Ocaña qui s'impose avec plus de 15 minutes d'avance sur le Français, finalement deuxième de l'épreuve. En 1974, malade, il abandonne la Grande Boucle lors de la 11e étape, mais remporte quelques victoires de prestige durant la saison : le Tour de Catalogne et le Critérium international notamment.

1975-1977 : l'apogée

En 1975, il est battu par Eddy Merckx sur Liège-Bastogne-Liège qu'il termine deuxième. Les deux rivaux se retrouvent sur le Critérium du Dauphiné libéré que Thévenet remporte. Cette victoire le libère quelque peu : « J'avais gagné le Dauphiné que Merckx avait couru mais il avait été malade auparavant. Je l'avais relégué assez loin, et à partir de ce moment, j'avais gommé cette peur de lui. Je me sentais plus libre de l'attaquer, j'avais gommé cette espèce de respect de la hiérarchie ». Puis arrive le Tour de France 1975.

Merckx quintuple vainqueur du Tour prend le maillot jaune lors de la sixième étape. Il remporte en prime deux étapes et semble en position de gagner un sixième Tour de France. Alors vint la 14e étape avec une arrivée au sommet du Puy de Dôme. Comme de coutume, c'est De Schoemacker, l'équipier montagnard de Merckx qui fait le tempo, mais pas assez rapidement pour empêcher le démarrage de Thévenet, rejoint par le Belge Lucien Van Impe. Au milieu d'une foule hostile, Merckx, grimaçant, s'accroche vaillamment et limite les dégâts. Dans sa roue, près du point de rupture, vient le Néerlandais Joop Zoetemelk. Van Impe s'envole vers la victoire, Thévenet se rapproche un peu plus au général. Merckx est accueilli par des sifflets. Dans la dernière ligne droite, il est même frappé d'un coup de poing au foie donné par un spectateur. Après un jour de repos, on attaque les Alpes. Cette 15e étape longue de 217,5 kilomètres est disputée le 14 juillet entre Nice et Pra Loup. Merckx, se sentant fort, attaque Thévenet sur son terrain, parvient à le distancer, mais est victime d'une terrible défaillance dans la montée sur Pra-Loup, défaillance qu'il attribuera plus tard à des cachets de Glifanan administrés par le médecin pour diminuer la douleur consécutive au coup de poing reçu au Puy de Dôme. Quoi qu'il en soit, Bernard Thévenet remporte l'étape et s'empare de la toison d'or. Le lendemain, survolté, il attaque au pied de l'Izoard, passe seul au sommet et triomphe à Serre Chevalier devant Merckx.Thévenet remporte finalement ce Tour qui se termine pour la première fois sur les Champs-Élysées, avec 2 minutes et 45 secondes d'avance face au Belge. Grâce à cette victoire, il reste dans l'histoire du cyclisme comme le « tombeur » d'Eddy Merckx.

L'année suivante, il connaît le fond du gouffre, souffrant d'un mal d'origine virale. Il remporte tout de même le Critérium du Dauphiné libéré pour la deuxième année consécutive et termine deuxième du Tour de Lombardie derrière Roger De Vlaeminck. On évoque son déclin, mais il ressuscite en 19777.

Thévenet doit attendre la 15e étape pour déposséder le maillot jaune de l'Allemand Dietrich Thurau, leadeur depuis le prologue. Le Français s'installe au commandement à l'issue du contre-la-montre d'Avoriaz. Il remporte définitivement son deuxième Tour lors du contre-la-montre de Dijon de la 20e étape. Merckx, malade, termine son dernier Tour de France sixième. Hennie Kuiper termine deuxième à 48 secondes.

La fin de carrière

Lors de l'hiver 1977, il est hospitalisé pour une maladie du foie qu'il attribue à une utilisation à long terme de stéroïdes. Plusieurs mois plus tard, il participe au Tour 1978, où il assiste de loin à la victoire d'un jeune homme de 23 ans : Bernard Hinault. En effet, il abandonne lors de la deuxième étape de montagne, lors de la montée du Tourmalet. Il quitte l'équipe cycliste Peugeot en 1979 et signe pour l'équipe espagnole Teka, avec qui, il gagne la Polynormande et les Six jours de Grenoble (avec l'Australien Danny Clark).

Il revient dans une équipe française lors de sa dernière année professionnelle (en 1981) et il remporte ses dernières victoires. Il dispute son dernier Tour et prend une honorable 37e place.




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