LA PHOTO DU JOUR
9 FÉVRIER
2017

La Saône et Loire a vu naître maints personnages célèbres ou inconnus qui ont joué un rôle important dans notre pays... ou ailleurs.

Nous allons faire un petit tour dans notre histoire locale et faire revivre le temps d'une photo du jour ces bourguignons.


ANDRÉ FRÉNAUD


Voix majeure de la poésie du XXe siècle, André Frénaud est né le 26 juillet 1907 à Montceau-les-Mines. Il fit des études de philosophie et de droit à Paris, et fut fonctionnaire dans une administration de 1937 à 1967. Il participa à la Résistance, et eut de nombreux engagements politiques. Révélé par Aragon et édité par Pierre Seghers, il a publié presque exclusivement des poèmes, souvent illustrés par des artistes célèbres : Miró, Jacques Villon, Estève, Ubac et Bazaine, avec lesquels il se lia d'amitié... Parmi ses recueils : Les Rois mages (Seghers, 1943), qui marqua une date dans la poésie de l'après-guerre, Poèmes de Brandebourg (NRF, 1947), Poèmes de dessous le plancher (1949), Il n'y a pas de paradis (1962), La Sainte face (1968), Depuis toujours déjà (1970), La Sorcière de Rome (1973), Nul ne s'égare (1986), Glose à la sorcière (1995). Son oeuvre - couronnée par le Grand Prix national de poésie en 1985 - évoque la disponibilité nécessaire du poète à l'égard des mots, l'accablement de ne pouvoir écrire, le refus du bonheur associé à la bonne conscience bourgeoise : « S'il est un secret, c'est que le bonheur se tient sous la menace. »... Le poème - sarcasme et tendresse, "machine inutile" - s'y mue en cri désespéré face à la dérision du monde. André Frénaud est mort le 21 juin 1993 à Paris. Au cimetière de Bussy-le-Grand où il repose, une pierre porte ces mots : " Où est mon pays ? C'est dans le poème. Il n'est pas d'autre lieu où je veux reposer ". Très attachés à la Bourgogne, André Frénaud et son épouse ont cédé à la ville d'Autun leur collection d'art contemporain

Je dénonce ma vie et j'y reste
par désarroi ou par malice,
par vaillance et par sot plaisir.
Je me déjuge et me dénude.
Je me déborde, inachevé.
Je me dénombre, impossible.
Je ne sais plus ce que je cherche,
poursuivant sans avancer
une ascension parmi la terre
jusqu'à la source incertaine,
par le désert et les orages,
parmi les feux et les nuées,
sans renfort, sans reprendre haleine,
d'une dérive à l'autre dérive
et toujours dans l'angle inscrit.

Un jour peut-être, de l'autre côté,
je pourrais m'élever sans encombre
parmi les mains blanches de la lumière.

 

André Frénaud, Il n’y a pas de paradis, Poésie/Gallimard 1967 


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